Historique Maurice Mertz :
Confession de sa fille, Martine Lecarpentier

Les premières années

C’est en 1944 que Maurice Mertz, transporteur parisien, mais aussi excellent joueur de basket, membre de l’équipe de France, arrive à Pont L’évêque pour signer une licence au club de basketball.

En 1944, une grande partie de la ville est détruite. Maurice et son beau-frère trouvillais, Lucien GONNIN, réunissent leurs économies et font l’acquisition d’un garage en ruines, proche de la route de Rouen à Pont L’Évêque.

En 1945, la SARL STATION AUTOMOBILE NORMANDE voit le jour. L’aventure commence avec un parc de 6 tracteurs : 3 Ford de 4t, 1 Liberty de 10t, 1 Skoda de 8t et un Renault de 10t.
Etant en plein ravitaillement de la ville, leurs soirées sont résumées à casser du bois pour alimenter les gazogènes. Ils récupèrent des camions MACK dans les surplus américains car les routes et les ponts sont à reconstruire. Les bennes basculantes MACK sont des matériels parfaitement adaptés pour ces travaux.

La société travaille à la reconstruction des aérodromes d’EVREUX, de BREZOLLES et plus tard de SAINT GATIEN. Elle effectue en complément, les campagnes de betteraves dans le nord de la France et dans la plaine de Caen.

Entre 1956 et 1959, la société transporte les matériaux de construction du pont de Tancarville et ses infrastructures. Il sera inauguré en 1959.

Le développement

La question du développement à donner à cette entreprise familiale se pose.
Étant situé à proximité du Havre et de Rouen une stratégie géographique se dessine. Maurice décide de se lancer dans le transport d’hydrocarbures.

Les deux premières citernes pétrolières arrivent sur le parc de Pont L’évêque en 1956.  Avec le blocage du canal de Suez il faudra attendre la fin du conflit pour voir le parc s’agrandir.
Le développement de cette nouvelle activité donne un nouveau souffle à l’entreprise familiale.
Les transports Mertz, idéalement placés, au carrefour de la Haute et de la Basse Normandie sont de plus en plus reconnus et son dirigeant, Maurice Mertz est appelé à jouer un rôle important au syndicat des petites et moyennes entreprises de transports routiers, l’UNOSTRA, où il défendra la profession au niveau régional et national avec ténacité et loyauté.

En octobre 1973, la guerre de Kippour déclenche un choc pétrolier qui chahute sérieusement l’activité pétrolière : l’embargo ne sera levé que 5 mois plus tard avec les conséquences que l’on connait.

Pour la petite PME, c’est l’inquiétude. Maurice Mertz pense qu’il faut davantage se diversifier.

L’invention du conteneur en 1966 est en train de révolutionner le transport maritime, aussi Maurice Mertz se manifeste sur ce secteur : « Il y a quelque chose à faire au Havre !» affirme-t-il.

En 1968, le premier terminal est ouvert sur le port du Havre et en 1972, c’est au sein d’un GIE dont la gestion lui est confiée, qu’il fait transporter le premier conteneur. Il s’installe donc au Havre.

En 1975 TRANSPEVRAC, société Havraise, est mise en liquidation. Maurice Mertz se porte acquéreur d’une partie de son activité et renforce ainsi son parc de 55 ensembles en produits pétroliers.

Un nouveau départ pour Mertz

« Ainsi, en devenant havrais c’est un nouveau départ pour la société avec une nouvelle activité. »
Jean Maurice son fils et Martine sa fille rejoignent l’entreprise dès 1970 aux côtés de leurs parents. Ils découvrent une société efficace, solidaire et combative !

Maurice Mertz a inculqué le respect de l’homme et de ses valeurs, il a appris le sens du détail, ne laissant rien au hasard. Il avait un grand respect de sa clientèle qui le lui rendait bien. En effet, Maurice était très à cheval sur le matériel, le business et ses clients.

Parmi les communications réalisées à l’époque, Martine LECARPENTIER a récupéré une note de service écrite au feutre rouge par Maurice :

La conduite économique amène des économies sur la consommation de gasoil, l’usure des pneus, des freins et des organes moteurs. Je vous invite à respecter les instructions. Un chauffeur chevronné a réduit sa consommation de 44 litres à 41 litres sur un MAN en adoptant une conduite économique.

Malheureusement, Maurice Mertz nous quitte prématurément en juin 1984, l’entreprise doit être à la hauteur et c’est sa fille et son fils qui reprennent les rênes de l’entreprise.
« Nous étions sur les rails. A nous de mettre nos compétences respectives au service de notre outil de travail que nous avons reçu comme un joyau. »